Catégories
La montagne Nico

Techniques : quelques idées sur la neige et les avalanches

 

Texte tiré des formations Neige et Avalanches FFCAM, commission nationale des sports de neige. infos+ www.ffcam.fr et www.anena.org

Répondre par vrai ou faux aux idées suivantes, puis filez voir les réponses…

1- Le froid consolide la neige.

2- Quand il y a peu de neige, on ne risque rien.

3- Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée.

4- Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche.

5- C’est une petite pente sans danger.

6- Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller.

7- Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité.

8- Les plaques de neige se reconnaissent facilement.

9- Il y a déjà des traces, c’est sûr.

10- On est sur une route, on ne craint rien.

11- Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants.

12- C’est déjà descendu.

13- C’est un sommet sans avalanche.

14- Il n’y a pas d’avalanche en été.

15- Je suis diplômé, je connais la neige, je n’ai jamais eu de pépin, …

Quelques idées fausses sur la neige et les avalanches

1-    « Le froid consolide la neige. »

        Vrai mais pas toujours ! Lorsque le froid succède à une phase de redoux, il contribue à la stabilisation du manteau neigeux car l’eau liquide regèle. S’il s’installe aussitôt après une chute de neige, il maintient au contraire l’instabilité du manteau en ralentissant le tassement. Un froid persistant peut être à l’origine de formation de gobelets. Enfin, il n’empêche pas la formation, ni le déclenchement des plaques à vent, pas plus que les chutes de séracs (liées à la dynamique interne du glacier et non à la température).

2- « Quand il y a peu de neige, on ne risque rien. »

        Des hivers faiblement enneigés sont souvent plus meurtriers que des hivers à enneigement normal, car ils sont propices à la formation de gobelets, dangereux s’ils sont ensuite recouverte par une plaque. Il faut aussi tenir compte de phénomènes de transport par le vent. Enfin, quand la neige est rare, on va la chercher là où elle se trouve, dans les zones d’accumulation.

3-    « Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée. »

        Si le froid s’installe aussitôt après une chute de neige, le manteau neigeux se stabilise lentement et des pentes nord peuvent rester dangereuses pendant 8 jours ou plus. Quant aux plaques à vent, elles peuvent subsister longtemps après leur formation.

4- « Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche. »

        Et les plaques dures?

5- « C’est une petite pente sans danger. »

        Une plaque de 20 cm d’épaisseur se détachant sur 50 mètres de largeur et 10 mètres de hauteur représente un volume de 100 m3, soit un poids de l’ordre de 20 à 30 tonnes.

6- « Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller. »

        Ce qui importe, c’est la liaison entre cette nouvelle couche et la sous-couche.
Variante : « Il faut attendre trois jours après une chute de neige pour qu’elle se stabilise ». Longtemps parole d’évangile, cette affirmation n’a aucun sens dans l’absolu car tout dépend des conditions météorologiques (température, vent) succédant à cette chute.

7- « Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité. »

        Une forêt dense joue un rôle de fixation du manteau neigeux. Mais une avalanche exceptionnelle peut se déclencher au dessus de la limite forestière. Les mélèzes, qui poussent de façon clairsemée, ne sont pas une garantie de sécurité. Quant aux arbustes (rhododendrons, « arcosses »), s’ils sécurisent lorsque leurs pointes sont bien visibles, ils constituent un terrain privilégié pour la formation de gobelets. Leurs branches ralentissent le tassement des premières neiges, constituant une strate tendre qui peut évoluer en givre de profondeur.

8- « Les plaques de neige se reconnaissent facilement… »

        Certains disent même qu’elles sont d’apparence plus mate et qu’elles sonnent creux. Ce n’est pas aussi simple. Les plus dangereuses sont friables (donc pas dures). En outre, l’apparence mate n’est pas une condition nécessaire (la plaque peut être recouverte de neige fraîche) ni suffisante (une neige travaillée sur place par le vent peut avoir un aspect mat sans qu’il y ait plaque).

9- « il y a déjà des traces, c’est sûr. »

        Attention aux avalanches à retardement. Il se peut que les conditions aient évolué entre le moment où les autres sont passés et votre arrivée. Enfin, l’erreur est humaine et rien ne prouve que ces traces soient sûres. Les premiers ont peut-être eu une chance que vous n’aurez pas. Variante : « un chamois est passé par là ». Comparez votre poids avec celui d’un chamois et demandez-vous à quand remonte son passage.

10- « On est sur une route. »

        Une route constitue un replat dans la pente. Elle peut être un facteur de stabilité mais, lorsqu’elle est comblée par des avalanches, elle ne joue plus du tout ce rôle. Il faut tenir compte aussi de la nature du terrain et des pentes qui la dominent (couloirs).

11- « Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants. »

        Peut-être le premier est-il passé en se faisant léger mais l’avalanche se déclenchera Si le deuxième fait un virage sauté, une conversion ou une chute. Les premiers peuvent ébranler la plaque au « bénéfice » de ceux qui suivent. Enfin, une plaque peut résister au passage de deux skieurs espacés mais céder si ceux-ci se suivent de trop près.
Variante : « ça a tenu à la montée, ça tiendra aussi à la descente », mais le temps a passé, la neige a évolué et les conditions ne sont plus forcément les mêmes. De plus, ne pas oublier que la contrainte exercée sur le manteau neigeux par un skieur peut être trois ou quatre fois plus forte à la descente qu’à la montée, surtout s’il skie brutalement ou s’il tombe.
Variante 2 : « on s’expose moins au risque d’avalanche à la montée ». Vrai si l’on considère que la contrainte exercée sur le manteau neigeux est moins importante mais enquête CAF 1993 = 50% à la montée…

12- « C’est déjà descendu. »

        Mais est-on bien sûr que tout est descendu et qu’il n’en reste pas ?

13-    « C’est un massif (ou un sommet) sans avalanche. »

        Par mauvaises conditions, des sommets ou des massifs à la réputation débonnaire comme le Beaufortain, le Dévoluy, le Vercors peuvent devenir dangereux.
Variante : « je n’ai jamais vu d’avalanches ici. »

14- « Il n’y a pas d’avalanche en été. »

        Pas plus qu’en automne ? Tout dépend des conditions nivologiques et météorologiques. En juillet 1964, une avalanche a provoqué la mort de quatorze alpinistes chevronnés à la sortie du couloir Couturier à l’Aiguille Verte. Début septembre 96, il y a eu huit morts par avalanche dans l’arc alpin à la suite d’importantes précipitations neigeuses accompagnées de vent. En juillet 2012, 9 morts dans une avalanche en versant N du Mont Maudit, sur la voie royale du Mont Blanc.

15- « Je suis professionnel (breveté, diplômé) », « je connais la neige , j ai fait des stages », « je n’ai jamais eu de pépin », « ça n’ arrive qu’aux autres » « donc je ne risque rien. »

Mais la montagne est-elle au courant ? Attention à l’excès de confiance en soi !

 

Catégories
La montagne Nico

Techniques d’escalade & d’alpinisme : la descente en rappel

 

Petit mémo rédigé dans le cadre d’un stage initiateur terrain d’aventure (FFCAM), septembre 1998, et toujours d’actualité.

Le rappel est un excellent moyen pour descendre les passages trop difficiles pour être désescaladés. Manœuvre intervenant souvent en fin de course ou lors de réchappe, où la fatigue et la tension nerveuse sont maximales, le rappel mérite toute votre attention pour être effectué sans problème. Nous verrons donc les principales précautions à prendre lors d’une descente en rappel, puis quelques situations problématiques avec des solutions à connaître.

Avertissement :  l’auteur ne saurait être responsable des erreurs et omissions.
L’ensemble des techniques présentées ici s’adressent à des grimpeurs & alpinistes expérimentés connaissant un peu plus que les bases du rappel et sachant en toute occasion faire preuve de discernement quant à la méthode utilisée.
Les techniques décrites ici devront être testées en école d’escalade avant toute utilisation en situation réelle.

Où descendre ?

Si on descend suivant l’itinéraire de montée, il suffit de bien repérer la descente et les éventuels rappels. Si on descend ailleurs que suivant l’itinéraire de montée, prendre garde aux nombreuses sangles abandonnées qui ne correspondent pas forcément à la ligne de rappel idéale mais souvent à des erreurs d’itinéraire.

Dans le cas de rappels équipés à demeure de façon moderne (spits, chaînes), faire attention à la longueur de corde nécessaire.

Eviter de tirer des rappels dans des zones de rocher brisés, le rappel de la corde étant alors synonyme de chutes de pierre et de risque maximal de corde coincé.

Le relais

Le relais dans lequel on pose son rappel doit résister à une traction vers le bas (et non vers le bas et le haut comme dans un relais normal). On peut se satisfaire d’un bon béquet, d’un arbre solide, d’une bonne lunule ou d’un champignon de glace sûr, mais dans le cas de coinçeurs, pitons et spits, il est indispensable d’en coupler au moins deux (cordelette >= 7 mm). Il doit être inarrachable.

Dans le cas de rappels équipés, contrôler l’état du matériel en place et ne pas hésiter à remplacer une vielle sangle par une neuve (pourquoi ne pas faire un peu de ménage en passant ?). Ca ne coûte pas cher et ça peut rapporter gros. Ne faites jamais confiance au matériel en place a priori.

Etant décordé, le grimpeur doit être vaché au relais pendant toutes les manipulations liées au rappel.

La préparation de la corde

Penser à faciliter le coulissage de la corde lors du rappel en laissant un maillon rapide sur une sangle, ou bien en ne posant pas la corde directement sur un tronc (mettre une cordelette >= 7 mm).

Cas de 2 brins raboutés : préférer un nœud en huit effectué à au moins 30 cm du bout de la corde (tirer chacun des 4 brins sortant du nœud pour bien le serrer) ; le disposer de façon à ce qu’il soit à l’extérieur lors du rappel de la corde.

Il est indispensable de faire un gros nœud au bout de chaque brin pour signaler la fin de la corde

Lover la corde en oreilles de cocker divise par 2 le nombre de boucles par rapport à un lovage classique et diminue donc le risque de nœuds intempestifs lors du lancer.

Le lancer de la corde

Lancer l’écheveau de corde dans un plan horizontal, le nœud dessous (et qui dépasse de l’écheveau, pour limiter les noeuds) et le brin qui se déroule au-dessus.

On peut lancer brin par brin (tenir la corde dans le relais pour qu’elle ne glisse pas), ou les deux brins ensemble ; on peut lancer d’abord la moitié supérieure de la corde, puis la partie inférieure.

Dans le cas de parois très raides et très lisses, on peut envisager de simplement faire glisser la corde sur la paroi.

En cas de grand vent, de terrain très pourri ou arboré, on peut éviter de lancer la corde : le premier peut se faire mouliner (attention, la corde frotte contre le rocher ; il peut y avoir des difficultés de communication entre celui qui descend et celui qui le descend) ou bien descendre en rappel en déroulant la corde au fur et à mesure de la descente (corde dans le sac en ‘vrac organisé’, ou en écheveau entre soi et le descendeur).

La gestion de la cordée

Le plus expérimenté descend le premier, d’autant plus que l’arrivée n’est pas évidente, qu’il faut trouver, voire équiper le relais. Il positionne la corde (éviter les arêtes pouvant abîmer la corde, les zones pourries d’où pourraient tomber des pierres décrochées par les suivants et la corde lors du rappel, etc. Une fois installé au relais, après avoir signalé que le rappel est libre à ses coéquipiers, il peut anticiper le rappel suivant en passant le bon brin dans le relais (repérer le brin à tirer avant) ; il peut en plus attacher la corde au relais pour si jamais le relais du haut cède (ce qui ne doit jamais arriver puisque vous l’avez vérifié) et pour ne pas que la corde lui échappe (si les 2 relais ne sont pas à l’aplomb).

Le dernier doit séparer les brins et repérer celui à tirer en fonction de la position de la corde par rapport au rocher : il peut par exemple placer un mousqueton entre lui et le brin à tirer (ne pas enlever ce mousqueton tant que les deux brins ne sont pas entièrement séparés). Pendant la descente, il doit veiller à ce que la corde soit bien positionnée sur le rocher de façon à éviter tout coincement lors du rappel (attention aux fissures verticales…). Avant que le dernier ne descende, on peut procéder à un essai de coulissage de la corde.

Dans le cas de rappel avec des débutants, le premier peut disposer leur descendeur sur la corde avant de descendre pour qu’ils n’aient qu’à le mousquetonner pour descendre, sans erreur possible.

Les descendeurs

On utilisait autrefois un descendeur en huit mais depuis quelques années le tube type Réverso s’est imposé. Si on n’en a pas, on peut faire un demi cabestan sur un mousqueton en forme de poire. Ce nœud freine plus mais use et vrille plus les cordes. Pour éviter d’arriver en bas du rappel avec un tas de torons, penser à les faire passer au fur et à mesure dans le frein (accompagner la corde sans la lâcher du plus bas possible jusqu’au frein). Lorsque l’on descend sur un seul brin, on peut ajouter 1 ou 2 mousquetons pour procurer un freinage suffisant.

On peut aussi descendre avec une plaquette d’assurage du type Salewa (à ressort), Wild Country (sans ressort) ou d’assurage du second (pl. Newalp… ; bien calibrer le freinage souhaité avec des gros mousquetons). Outre l’avantage de ne pas vriller les cordes, ces plaquettes permettent de séparer les brins du rappel (il faut juste repérer le brin à rappeler). Par contre, on ne peut pas avoir de freinage important dans le cas où l’on descendrait sur un seul brin.

Pour descendre sur une corde raide ou gelée, on utilisera avec profit une plaquette type Newalp ou le descendeur en huit mis en rapide car ces systèmes font un freinage moins important et suffisant dans notre cas.

La descente

Descendre calmement et régulièrement en évitant les secousses, pour solliciter le relais au minimum.

Autant que possible, ne pas descendre exactement dans la ligne de plus grande pente (traverser un peu) pour éviter que des pierres décrochées pendant la descente n’atteignent le relais.

Cas particulier de rappel imposé en paroi déversante : avant de cesser de toucher le rocher, infléchir un mouvement de balancier pour pouvoir attraper le relais le moment venu.

Avec les cordes modernes fines et fluides, on peut augmenter le freinage dans un huit en y croisant les cordes. Dans le cas contraire de cordes très raides ou gelées, on peut envisager de passer le huit en rapide.

L’autoassurage

Impératif pour le premier qui ne sait pas trop où il descend. On peut placer l’autobloquant sous le descendeur (avantage : les deux mains contrôlent la descente ; inconvénients : remontée sur corde, passage de nœud, … moins pratiques à mettre en place … mais c’est des techniques que l’on utilise pas vraiment au quotidien) ou au-dessus. Dans les deux cas, il ne doit pas y avoir d’interaction possible entre l’autobloquant et le descendeur (p. ex. : l’autobloquant vient buter contre le descendeur et n’assure plus son rôle), ni entre l’autobloquant et les cheveux de Madame (toujours avoir un Opinel dans la poche).

Assurage de la descente du second par le premier : une simple tension sur la corde n’est pas suffisante pour enrayer efficacement une chute. On préférera que le premier garde la corde dans son descendeur et règle la tension de la corde à travers ce dernier. En cas de perte de contrôle de sa descente par le second, la mise en tension est plus efficace. Cette manœuvre nécessite une parfaite disponibilité du premier ; elle permet d’éviter que le second ne se coince avec son propre autobloquant (erreur de manipulation, chute de pierres, débutant).

Le rappel de la corde

Si l’on fait plusieurs rappels, le brin que l’on rappelle passe directement dans le relais.

Ne pas tirer la corde trop vite ; au contraire, laisser la corde venir par gravité dès que possible. Il importe que le bout de la corde passe le plus lentement possible dans le relais supérieur pour éviter les nouilles source de nœuds et le ‘coup de fouet’ qui emmènerai la corde loin de son axe de chute (risque d’accrocher des béquets, arbustes, …).

Le rappel coincé

Malgré toutes les précautions prises, il faut savoir décoincer un rappel coincé.

On peut essayer de faire des ondulations amples et rapides sur la corde pour l’extraire d’une éventuelle gorge. On peut tirer dans plusieurs directions, de toutes ses forces, à deux, avec un mouflage, etc. Attention, si la corde est coincée derrière un gros bloc, on risque de le faire tomber.

Si cela échoue et si personne n’arrive d’en haut par la même ligne de rappels, il faut essayer de remonter.

Si on a encore les deux brins de la corde, on peut effectuer une remontée sur corde fixe (on peut se tracter sur les deux brins en s’autoassurant avec un autobloquant, ou effectuer une remontée sur corde avec deux autobloquants).

Si on n’a plus qu’un seul brin dans les mains, on s’y encorde au bout et on remonte en se faisant assurer et en posant des points d’assurance (éventuellement, escalade artificielle). Il y a au moins assez de corde pour remonter jusqu’au deuxième brin. On peut alors continuer comme si on avait deux brins, la corde passant dans le relais du haut.

Si on a plus qu’un brin et que toute remontée est impossible et que personne n’est dans le coin et qu’il va bientôt faire nuit, sortir son Opinel et couper la corde au maximum, pour faire des plus petits rappels jusqu’en bas.

La descente en rappel avec plusieurs cordes

C’est le cas lorsqu’on est deux cordées amies.

Le premier descend sur la corde 1, un second descend avec la corde 2 ; ils installent le 2° rappel et peuvent commencer à descendre pendant que les derniers descendent sur la corde 1, la ravalent et la font descendre pour installer le 3° rappel, etc.

Faire particulièrement attention aux chutes de pierres qui se dérouleraient sur une hauteur importante.

La descente en rappel en groupe

Une fois le rappel posé, on peut faire une queue de vache avec le rappel et la mousquetonner au relais. Deux personnes peuvent alors descendre indépendamment sur chaque brin de rappel. Le dernier enlève la queue de vache et descend de façon classique sur les deux brins.

Attention, le relais doit être béton ; bien gérer l’encombrement des relais.

Le rappel avec une corde trop courte / abîmée

Exemple : rappel de 53 m avec une corde de rappel de 100 m (et non 2 brins de 50 m raboutés).

On descend sur un brin d’une longueur suffisante (p. ex. 55 m : au relais, on fait une queue de vache du côté où l’on ne descend pas que l’on mousquetonne sur la corde où l’on descend). Quand on a descendu 45 m sur le brin de 55 m, on rencontre l’autre bout de la corde (celui qu’on devra rappeler). Il faut alors rabouter une dizaine de mètres de sangles, dégaines, … pour avoir de quoi rappeler la corde une fois au relais. Penser à ne pas perdre le brin court pour pouvoir rabouter puis rappeler le rappel.

On peut utiliser cette méthode pour descendre sur un seul bon brin quand l’autre est abîmé (chute de pierres). On rappelle alors en tirant le brin abîmé (pas de raboutage nécessaire de sangles puisque les deux brins sont égaux). Attention, ce type de méthode nécessite d’avoir été expérimenté en école avant d’en avoir besoin.

La descente sur une corde tendue

On peut être amené à descendre sur une corde tendue pour décoincer quelqu’un dont l’autobloquant est bloqué par exemple.

On peut utiliser un Machard tressé, autobloquant qui a la particularité de se débloquer par simple pression de la main sur sa partie supérieure. Effectué avec de la corde de diamètre important (>= 8 mm), il nécessite des réglages pour bien bloquer, ou une autoassurance indépendante. Attention, c’est une manipulation délicate. On pourra préférer descendre avec deux autobloquants que l’on manœuvre alternativement, comme lors d’une remontée sur corde, mais ici à la descente.