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Ecuador

Novembre 2002, voyage, alpi et découvertes en Equateur : Cotopaxi, presque Chimborazo…

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Alpes de Lyngen, le ski dans les fjords norvégiens

Vous rêviez de skier à la mer, on l’a fait !

Vous verrez, ça fait un peu old school ces photos. Mais bon, c’est de l’argentique numérisé à la hâte au début du 21ème siècle…

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La Chartreuse y croix

Printemps – été 2000 : les croix de la Dent de Crolles, du Grand et du Petit Som et de la Grande Sure sont vandalisées pour d’obscures raisons mais avec détermination (allez monter une disqueuse thermique au sommet du Grand Som…). Des éléments laissent néanmoins à penser que ces actions sont l’œuvre d’un groupuscule néo-nazi. Dans la nuit de Noël 2001, la croix de la Cochette (au dessus de Corbel dans les Entremonts) est à son tour coupée et jetée dans le vide.

Les habitants de la Charteuse et des environs se mobilisent. Soit par attachement à la préservation du patrimoine et à la perpétuation des traditions, soit pour des raisons spirituelles, etc.

  • Le 1er octobre 2000, la croix du Grand Som est récupérée, remontée au sommet et à nouveau érigée par un groupe des Entremonts.

  • Le 10 juin 2001, c’est au tour de la Grande Sure de retrouver une croix, en lamellé-collé. Celle-ci est de nouveau vandalisée 10 jours plus tard, en plein après-midi, alors que le sommet est masqué par un nuage. Le seul depuis 10 jours.
    Stupéfaction dans le Voironnais, d’où les habitants voient la croix. Un mois plus tard, le 21 juillet, elle trône à nouveau au sommet – elle a perdu 1.30 m en hauteur, mais pas en majesté.

  • Le 15 juilllet, la Dent de Crolles retrouve une croix de fort belle taille, à base de poteau EDF – c’est très solide ! C’est ceux là même qui avaient monté la croix précédente (1986) qui récidivent avec motivation, supportés par un nombre impressionnant de randonneurs.

  • Petit Som : l’équipe du Grand Som récupère ce qui peut être récupéré et le 15 août la croix est à nouveau en place. Elle a gagné une traverse neuve !

  • Chamechaude :
    Deux croix ayant été préparées pour mettre en place à la Grande Sure, une réunion « au sommet » a permis d’attribuer la plus grande à la Sure afin qu’elle se voit du Voironnais, et la plus belle à Chamechaude qui, bien qu’étant le point culminant de la Charteuse, n’en comportait plus depuis plusieurs années.
    Après la mise en place d’un socle métallique au sommet début décembre, une vingtaine de personnes originaires de Chartreuse et du Voironnais a monté les deux pièces de chêne (40 et 80 kg) depuis le col de Porte le 16 décembre 2001. Après une bonne dose de transpiration et plusieurs heures d’effort, la croix est érigée en milieu d’après-midi et marque désormais le sommet.

La croix de Chamechaude, quelques éléments historiques…


5 juillet 1896 – ressaut terminal de Chamechaude ; la croix est à droite (cliquez sur la photo pour mieux voir la croix)

Extrait du Dauphiné Libéré, 19 août 2001

« ANNIVERSAIRE – 19 AOUT 1919 – Plantation de la Croix de Chamechaude.
Mardi 19 août 1919, à 6 h du matin, un long cortège partait du Sappey, au son des cloches de l’église, lancées à toutes volées, conduit par le père Jules Vernaz, ancien missionnaire. Venaient ensuite des clairons, puis des hommes anciens  » poilus  » portant une lourde croix, partagée en trois morceaux qu’allaient être rassemblés plus tard, quand le cortège atteindrait le sommet de Chamechaude, à 2087 mètres d’altitude. Ils étaient suivis de l’abbé Fleur, curé du Sappey, de l’archiprêtre de Domène et de très nombreux hommes, montant chacun un kilo de ciment et un demi-litre d’eau pour gâcher le ciment, qui allaient servir à caler, là-haut, la croix sur un piédestal. Le long cortège allait s’arrêter à plusieurs reprises, chaque station rappelant celles du chemin de croix. Et, à 9 h 35, il arrivait au sommet Pendant que certains pèlerins admiraient le paysage grandiose qui s’étalait ce jour-là à perte de vue – il faisait un temps splendide, d’autres, sous la direction de M. Blanc ingénieur des usines à ciment du Sappey, dressèrent la croix, vissèrent les trois parties entre elIes, cimentèrent les assises de pierre. A 10 h 08 exactement, elle était debout. Une vibrante sonnerie de clairons, des cantiques à pleine voix précédèrent un sermon sur la montagne. La croix fut bénite ensuite solennellement. Puis ce fut le retour. Des couples âgés, ayant passé les 70 ans et même les 80 ans, avaient tenu à faire cette longue procession. La doyenne, toujours alerte, affichait, elle, bientôt 83 ans. C’était Mlle Brunet… »


La montée de la croix de Chamechaude le 19 août 1919 (route du col de Porte)


La mise en place de la croix de Chamechaude le 19 août 1919 (cérémonie religieuse)

 Extrait du Pèlerin du 10 septembre 1919 (10 centimes)

« Paroisse du Sappey (Isère) La paroisse du Sappey avait fait vœu, Si la victoire couronnait les efforts de nos soldats, d’ériger une grande et belle croix au sommet de Chamechaude (2000 m). Le vœu fut accompli le 19 août 1919 : une procession de pèlerins, leur curé l’abbé Fleur et le vicaire. Chaque pèlerin portait 1 kg ce ciment et 1/2 litre d’eau pour la fixation de la croix dans le rocher. La croix était partagée en trois tronçons, plus commodes à transporter ; le curé bénit la croix en vertu d’une délégation de l’évêque de Grenoble. Chamechaude est l’un des trois grands sommets qui dominent le massif de Chartreuse. St Bruno sous la conduite de St Hugues, évêque de Grenoble, devait y établir le berceau des Chartreux. »

 Extrait de la lettre d’un ancien sappeyard, automne 2000

« La croix de Chamechaude, montagne phare de notre Parc Naturel et située à son entrée, avait une VIE, et pour de nombreux grenoblois cela était le but de leur promenade dominicale. Pendant 50 ans, j’ai été heureux et content le voir cette croix se profiler en blanc sur le ciel bleu, en noir sur le ciel gris. Cette croix avait été édifiée en 1919. En guise de TE-DEUM les anciens Poilus, rescapés de la guerre, s ‘étaient fait un devoir de faire ce chemin de croix en la transportant, via le col de Porte, jusqu’au sommet de Chamechaude. C’est mon grand père Andéol qui avait fourni les deux poutres de cette croix, lui qui avait perdu deux fils sur les champs de bataille, mais qui avait vu revenir son fils aîné après quatre ans sur le front. Ainsi, à sa façon, il portait cette lourde croix. »

Merci à

Bruno Rendu, curé au Sappey en Chartreuse, pour son amitié et les éléments historiques qu’il a recueilli (photos, articles de journaux…),
Yves Rougier, de Corenc, pour la photo de la croix de Chamechaude de 1896.

Pour en savoir plus :
Association pour la sauvegarde et l’entretien des croix et des petits monuments culturels (chapelles et oratoires) de Chartreuse – Mairie  – 38380 Saint-Pierre-de-Chartreuse

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Grande Randonnée : escapade en Belledonne Nord

Les communes du Haut Bréda jouent la carte du tourisme doux : très sérieux entretien des sentiers (balisage, fauchage, élagage), aménagements et entretien de refuges sont au programme pour le plus grand bonheur du randonneur. Par exemple, le refuge de l’Oule bénéficie d’un bûcher fort bien garni avec les outils qui vont avec, ce qui permet de réchauffer l’atmosphère hivernale alors qu’habituellement le randonneur doit se contenter d’essayer d’allumer quelques branches de vernes (arcosses pour les savoyards) ramassés trop loin du refuge.

L’itinéraire suggéré ici permet de profiter de tous les étages de végétation, des forêts, fermes et pâturages à l’univers minéral et glaciaire. Profitez-en !

Difficulté : ce circuit comporte de nombreuses parties hors des sentiers et la traversée du glacier du Gleyzin qui a (quand même) quelques crevasses.

Accès routier : d’Allevard les Bains (38), prendre la route de Fond de France et la quitter en sortie du village de Pinsot pour monter à gauche à Gleyzin.

Dénivelé : au total 2400 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1400 m, – 750 m ;
        Deuxième jour : + 1000 m, – 1650 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3433 OT, Allevard.

Hébergement : Le deuxième chalet de la Petite Valloire, qui menaçait d’effondrement, a été reconstuit entre 1993 et 1995 par une équipe locale de chasseurs, pêcheurs et d’amoureux de la nature avec le soutien financier de la commune de la Ferrière (merci à tous). Douze places sont ouvertes au public et on y trouvera en particulier un poêle et des matelas.

Itinéraire :
Premier Jour : De Gleyzin (1100 m), monter au refuge de l’Oule. Poursuivre au dessus par le sentier pour atteindre, par la droite, le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge (replat, 2140 m). Le deuxième chalet de la Petite Valloire (1779 m) sera atteint en traversant hors sentier le sauvage col de l’Eglise (côté mais non nommé sur IGN, 2526 m).
    Variante : au lieu de traverser le col de l’Eglise, on peut emprunter le passage de Tigneux à priori plus facile (cairns sur l’épaule depuis le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge, 2140 m). Il faut passer au collet juste au S du point côté 2320 m.
Deuxième jour : monter quelques mètres au dessus du chalet de la Petite Valloire, traverser à flanc jusqu’au premier chalet de la Grande Valloire puis monter aux lacs blanc, noir puis glacé pour atteindre le col de la Valloire, 2751 m. Gagner le col de Comberousse (2669 m) par une traversée descendante à gauche, traverser judicieusement le glacier de Gleysin en évitant sa crevasse et retrouver une sente et ses cairns en bas du glacier (sur sa rive gauche). On retrouve l’itinéraire de la veille sur le replat au dessus du refuge.
    Option : le Puy Gris (2908 m) est un sommet facile pour alpinistes en conditions estivales. De la Selle (2758 m), suivre l’arête Ouest du Puy Gris jusqu’au sommet.

Autrement :
Ce parcours est bien sûr réalisable à ski de randonnée pour ceux qui n’ont pas peur des gros sacs. Le secteur au dessus du refuge de l’Oule ainsi que la montée au col de la Valloire semblent assez froid à cause de l’exposition nord-ouest à sud-ouest des vallons ; les passages les plus raides (versants S du col de l’Eglise et SO du col de la Valloire) sont plutôt plus chauds.
A savoir, le poêle du chalet de la petite Valloire n’est pas très efficace.

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Sentiers sauvages : à la recherche des mouflons, en Sure

Voici l’espace.  Voici l’air pur. Voici le silence. Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.

Samivel

Voici une petite balade à la découverte des mouflons. Elle se déroule dans le massif de la Chartreuse, sur les flancs de la Grande Sure.

        J’y suis allé de nombreuses fois et le premier jour du dernier automne, j’y ai vu plus d’une quinzaine de mouflons (en deux groupes) et neuf chamois. Les ados que j’avais emmené étaient émerveillés devant ces rencontres. D’autres fois, j’y ai rencontré des perdrix, des biches et des lièvres variables. Bien entendu, vous trouverez des myrtilles fin août à Chorolant, c’est facile pour les attraper, elles ne s’enfuient pas dès qu’on approche ! Vous préférez les myrtilles ou les mouflons ? On doit pouvoir avoir les deux !

Carte IGN : la carte Top 25 n°3334 OT dite « Chartreuse Sud » vous fournira toutes les précisions nécessaires pour la balade.

Lieu : la Grande Sure, à l’ouest de la Chartreuse, et plus particulièrement le Portail de Chorolant et les prairies voisines.

Accès routier : de Grenoble, rendez-vous au centre de Voreppe (direction Lyon). Suivez les indications  » St Laurent du Pont  » pour traverser Voreppe et vous mettre sur la route du col de la Placette. Environ vingt mètres avant le sommet du col, quittez la route départementale pour une petite route à droite fléchée les Trois Fontaines et la suivre jusqu’au bout. On se gare généralement juste après le Pont de Grépy (cf. carte). En bus, vous pouvez aller jusqu’au col de la Placette (ligne Grenoble – St Laurent du Pont) et y partir à pied directement. Cela rajoute 250 m de dénivelé et une petite heure de marche.

Dénivelé : environ 1000 m depuis les Trois Fontaines. Cela fait 3 heures de montée, un peu plus ou un peu moins, cela dépend de chacun.

Refuge : le refuge de Jusson, 1550 m, vous accueillera avec plaisir. On peut y dormir à une dizaine, il y a des matelas, quelques couvertures, un bon poêle avec du bois pas loin et bien sûr une chouette table. La source est à 200 m au nord du refuge. J’y allais tout le temps tellement c’est bien.

Itinéraire : des Trois Fontaines, montez à Jusson par le Rocher du Coq. Vous pouvez faire un détour par les Pierres Droites, c’est joli. Sur la crête des Pierres Droites, il y a 4 sentiers : l’un vient des Trois Fontaines, le deuxième descend aux Pierres Droites (100 m plus bas), les deux autres vont à Jusson. Celui qui monte sur le flanc sud-ouest est plus scabreux (barres rocheuses) que celui qui part horizontalement au nord-ouest. Petit à petit on arrive dans la prairie de Jusson. Passez à la source, montez au dessus tout en traversant (il doit y avoir une sente). Quittez le pré des génisses et suivez le chemin jusqu’au Portail de Chorolant. N’oubliez pas de vous égarer parmi la forêt clairsemée de pins, au dessus du sentier, ici sont vos meilleures chances de voir des animaux. Vous pouvez aussi monter sur la crête de la Sure depuis Chorolant, il n’y a pas de sentier mais ça passe : naviguez à vue.

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Grande randonnée : autour du pic du Lauvitel

Ce magnifique circuit, qui permet de découvrir un secteur souvent peu connu, sera idéalement réalisé lors de ces belles journées d’automne et vous réservera au moins un lac par jour, de chouettes passages en forêt couronnés par de belles vues sur la Roche de la Muzelle, univers de haute montagne !

Difficulté : Certaines sections du parcours étant réellement exposées, il convient d’être très bien chaussé malgré un sentier toujours présent et le balisage rassurant du GR.

Accès routier : de La Mure (38), passer par Valbonnais puis Entraigues et prendre la route de la Chapelle en Valjouffrey. Juste avant ce dernier village, bifurquer à gauche pour rejoindre Valsenestre, point de départ de la randonnée.

Dénivelé : au total 3250 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1150 m, – 450 m ;
        Deuxième jour : + 1600 m, – 1500 m ;
        Troisième jour : + 600 m, – 500 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3336 ET, Les Deux Alpes – Olan Muzelle.

Hébergement :
Premier soir : La cabane ONF de la Selle est réservée au berger l’été et les forestiers de l’ONF en mission sont prioritaires ; Très jolie extérieurement et chaleureuse intérieurement, elle peut accueillir une dizaine de personnes (il y a un poêle, des matelas mais pas de couvertures).
Deuxième soir : le refuge de la Muzelle, privé, est gardé l’été et un local avec matelas et couvertures est ouvert en permanence hors saison.

Itinéraire :
Premier Jour : De Valsenestre (1300 m), monter au très joli lac Labarre et, peu au dessus, traverser le col de Romeiou (2439 m) pour rejoindre par des pentes escarpées la cabane de la Selle (1998 m).

Deuxième jour : Traverser la brèche du Perrier (2580 m), plonger sur le lac de Plan Vianney puis sur celui du Lauvitel (1510 m). Remonter au col du Vallon (2531 m, superbe vue sur la Muzelle), raide sur ses deux versants, puis dévaler la pente en direction du lac de la Muzelle à côté duquel se trouve le refuge du même nom (2100 m).
Troisième jour : il suffit de monter au col de la Muzelle (2613 m) bien visible du refuge et d’en redescendre, par un sentier plus ou moins bien taillé dans des schistes (il y a même un piton en haut du col !), pour rejoindre Valsenestre.

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Techniques : quelques idées sur la neige et les avalanches

 

Texte tiré des formations Neige et Avalanches FFCAM, commission nationale des sports de neige. infos+ www.ffcam.fr et www.anena.org

Répondre par vrai ou faux aux idées suivantes, puis filez voir les réponses…

1- Le froid consolide la neige.

2- Quand il y a peu de neige, on ne risque rien.

3- Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée.

4- Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche.

5- C’est une petite pente sans danger.

6- Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller.

7- Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité.

8- Les plaques de neige se reconnaissent facilement.

9- Il y a déjà des traces, c’est sûr.

10- On est sur une route, on ne craint rien.

11- Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants.

12- C’est déjà descendu.

13- C’est un sommet sans avalanche.

14- Il n’y a pas d’avalanche en été.

15- Je suis diplômé, je connais la neige, je n’ai jamais eu de pépin, …

Quelques idées fausses sur la neige et les avalanches

1-    « Le froid consolide la neige. »

        Vrai mais pas toujours ! Lorsque le froid succède à une phase de redoux, il contribue à la stabilisation du manteau neigeux car l’eau liquide regèle. S’il s’installe aussitôt après une chute de neige, il maintient au contraire l’instabilité du manteau en ralentissant le tassement. Un froid persistant peut être à l’origine de formation de gobelets. Enfin, il n’empêche pas la formation, ni le déclenchement des plaques à vent, pas plus que les chutes de séracs (liées à la dynamique interne du glacier et non à la température).

2- « Quand il y a peu de neige, on ne risque rien. »

        Des hivers faiblement enneigés sont souvent plus meurtriers que des hivers à enneigement normal, car ils sont propices à la formation de gobelets, dangereux s’ils sont ensuite recouverte par une plaque. Il faut aussi tenir compte de phénomènes de transport par le vent. Enfin, quand la neige est rare, on va la chercher là où elle se trouve, dans les zones d’accumulation.

3-    « Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée. »

        Si le froid s’installe aussitôt après une chute de neige, le manteau neigeux se stabilise lentement et des pentes nord peuvent rester dangereuses pendant 8 jours ou plus. Quant aux plaques à vent, elles peuvent subsister longtemps après leur formation.

4- « Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche. »

        Et les plaques dures?

5- « C’est une petite pente sans danger. »

        Une plaque de 20 cm d’épaisseur se détachant sur 50 mètres de largeur et 10 mètres de hauteur représente un volume de 100 m3, soit un poids de l’ordre de 20 à 30 tonnes.

6- « Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller. »

        Ce qui importe, c’est la liaison entre cette nouvelle couche et la sous-couche.
Variante : « Il faut attendre trois jours après une chute de neige pour qu’elle se stabilise ». Longtemps parole d’évangile, cette affirmation n’a aucun sens dans l’absolu car tout dépend des conditions météorologiques (température, vent) succédant à cette chute.

7- « Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité. »

        Une forêt dense joue un rôle de fixation du manteau neigeux. Mais une avalanche exceptionnelle peut se déclencher au dessus de la limite forestière. Les mélèzes, qui poussent de façon clairsemée, ne sont pas une garantie de sécurité. Quant aux arbustes (rhododendrons, « arcosses »), s’ils sécurisent lorsque leurs pointes sont bien visibles, ils constituent un terrain privilégié pour la formation de gobelets. Leurs branches ralentissent le tassement des premières neiges, constituant une strate tendre qui peut évoluer en givre de profondeur.

8- « Les plaques de neige se reconnaissent facilement… »

        Certains disent même qu’elles sont d’apparence plus mate et qu’elles sonnent creux. Ce n’est pas aussi simple. Les plus dangereuses sont friables (donc pas dures). En outre, l’apparence mate n’est pas une condition nécessaire (la plaque peut être recouverte de neige fraîche) ni suffisante (une neige travaillée sur place par le vent peut avoir un aspect mat sans qu’il y ait plaque).

9- « il y a déjà des traces, c’est sûr. »

        Attention aux avalanches à retardement. Il se peut que les conditions aient évolué entre le moment où les autres sont passés et votre arrivée. Enfin, l’erreur est humaine et rien ne prouve que ces traces soient sûres. Les premiers ont peut-être eu une chance que vous n’aurez pas. Variante : « un chamois est passé par là ». Comparez votre poids avec celui d’un chamois et demandez-vous à quand remonte son passage.

10- « On est sur une route. »

        Une route constitue un replat dans la pente. Elle peut être un facteur de stabilité mais, lorsqu’elle est comblée par des avalanches, elle ne joue plus du tout ce rôle. Il faut tenir compte aussi de la nature du terrain et des pentes qui la dominent (couloirs).

11- « Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants. »

        Peut-être le premier est-il passé en se faisant léger mais l’avalanche se déclenchera Si le deuxième fait un virage sauté, une conversion ou une chute. Les premiers peuvent ébranler la plaque au « bénéfice » de ceux qui suivent. Enfin, une plaque peut résister au passage de deux skieurs espacés mais céder si ceux-ci se suivent de trop près.
Variante : « ça a tenu à la montée, ça tiendra aussi à la descente », mais le temps a passé, la neige a évolué et les conditions ne sont plus forcément les mêmes. De plus, ne pas oublier que la contrainte exercée sur le manteau neigeux par un skieur peut être trois ou quatre fois plus forte à la descente qu’à la montée, surtout s’il skie brutalement ou s’il tombe.
Variante 2 : « on s’expose moins au risque d’avalanche à la montée ». Vrai si l’on considère que la contrainte exercée sur le manteau neigeux est moins importante mais enquête CAF 1993 = 50% à la montée…

12- « C’est déjà descendu. »

        Mais est-on bien sûr que tout est descendu et qu’il n’en reste pas ?

13-    « C’est un massif (ou un sommet) sans avalanche. »

        Par mauvaises conditions, des sommets ou des massifs à la réputation débonnaire comme le Beaufortain, le Dévoluy, le Vercors peuvent devenir dangereux.
Variante : « je n’ai jamais vu d’avalanches ici. »

14- « Il n’y a pas d’avalanche en été. »

        Pas plus qu’en automne ? Tout dépend des conditions nivologiques et météorologiques. En juillet 1964, une avalanche a provoqué la mort de quatorze alpinistes chevronnés à la sortie du couloir Couturier à l’Aiguille Verte. Début septembre 96, il y a eu huit morts par avalanche dans l’arc alpin à la suite d’importantes précipitations neigeuses accompagnées de vent. En juillet 2012, 9 morts dans une avalanche en versant N du Mont Maudit, sur la voie royale du Mont Blanc.

15- « Je suis professionnel (breveté, diplômé) », « je connais la neige , j ai fait des stages », « je n’ai jamais eu de pépin », « ça n’ arrive qu’aux autres » « donc je ne risque rien. »

Mais la montagne est-elle au courant ? Attention à l’excès de confiance en soi !

 

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Suspens au Mont Aiguille

Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé serait purement volontaire.

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© Dauphiné Libéré, lundi 19 octobre 1998.

LA C.R.S. DES ALPES a recherché pendant toute la nuit de samedi à dimanche ainsi que durant la journée d’hier un mystérieux grimpeur qui avait appelé à l’aide vers 21 heures depuis le secteur de la voie normale du Mont Aiguille. Des randonneurs qui bivouaquaient au col de l’Aupet avaient alerté les secours après avoir entendu ces appels. Les policiers ont arpenté le secteur durant la nuit sans résultat, puis ont effectué une reconnaissance en hélicoptère dans l’après-midi, en vain… Sans doute le grimpeur en perdition a-t-il trouvé une solution et est-il parvenu à redescendre par ses propres moyens, mais sans avoir la bonne idée d’appeler les secours au matin pour qu’ils stoppent les recherches.

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Recette du piment au Mont Aiguille

Ingrédients :
8 jeunes gens & leurs frontales
1 Mont Inaccessible
1 nuit d’automne
1 gars paumé (le piment)
1 téléphone portable
3 CRS

Lancez les jeunes gens à l’assaut du Mont Aiguille, lentement mais sûrement. Faites-les camper au pied de la face, de façon à ce qu’ils puissent distinguer nettement le gars en perdition de nuit dans la descente. Allumez les frontales à la nuit tombée. Le gars paumé appelle au secours. Dépêchez sur place 3 CRS trempés prévenus par téléphone portable, mêlez-les aux jeunes et laissez reposer une nuit. Le lendemain matin, sortir le tout des tentes et faites-les constater que le gars a disparu. Survolez-l’ensemble avec un hélicoptère pour vérifier que tout va bien.

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Ma chère amie,

        Ce petit mot pour te raconter une histoire peu banale qui m’est arrivée ce week-end. J’étais tranquillement en train de faire une raclette au pied du Mont Aiguille que j’avais gravi l’après-midi avec 7 camarades quand nous avons entendu des appels au secours. Une lampe brillait dans l’itinéraire de descente, des gens étaient en difficulté. J’ai téléphoné au secours en montagne et ils ont décidé de monter sans tarder. Vers minuit, minuit et demie, 3 CRS sont arrivés ; ils ont rapidement conclu qu’ils ne pouvaient rien faire de nuit et sous la pluie battante. On les a invités à dormir au sec.

        Le lendemain matin, ils se sont levés à l’aube pour aller voir. Ils ont cherché au pied de la paroi, rien vu, appelé, rien entendu. Ils ont conclu que le type en avait eu marre de se geler les couilles et qu’il avait bien trouvé le moyen de descendre tout seul. Il aurait au moins pu prévenir qu’il était vivant.

        Je t’embrasse,
Nicolas

P.S. : Un CRS a offert un hélico en pin’s à Monique. Sympa, non ?

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AVIS DE RECHERCHE

La Compagnie Républicaine de Sécurité des Alpes recherche une R12 immatriculée dans le Gard (30) et propriétaire d’un individu responsable d’une opération de secours en montagne au Mont Aiguille (38) dans la nuit du samedi 17 octobre 98 au dimanche 18 octobre 98.

Toute personne possédant des renseignements susceptibles d’aider les enquêteurs est priée de se présenter à l’hôtel de Police le plus proche ou de téléphoner au 04 76 22 22 22.

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Télégramme

SOS AU MT AIGUILLE – STOP –
PERSONNE PERDUE TUBULAIRES – STOP –
3 CRS SUR PLACE – STOP –
PLUIE NUIT VENT BROUILLARD – STOP –
PERSONNE INTROUVABLE – STOP –
CRS DEGOUTTES JAMAIS VU CA – STOP .

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Nouvelle série TV dont vous êtes le héros…

Samedi 17 octobre 1998 – 20.45

Soirée Thématique (3 épisodes) :
SUSPENS AU MONT AIGUILLE

Réal. : Nicolas G. 1998. Avec Monique (l’hélico), Nicolas M (SFR), Etienne (fumée), Pierre (tente des CRS), Samuel (pôle N), Didier (Grotex) & Cyril (photos) ; 3 CRS & un inconnu.

20.50  1. L’alerte. Huit jeunes gens entendent des appels aux secours dans une montagne inaccessible.

22.25 Publicité.

22.35  2. L’attente. Abrités de la pluie par un pin, nos courageux amis attendent les secouristes tout en scrutant la face et en racontant des histoires parfois drôles, souvent tragiques.

1.30 Pause dodo.

7.00  3. Epilogue. Pchitt… Caravane Mont Aiguille à Dragon 38. Faudrait monter 3 gars, des cordes fixes, des pitons et une perceuse dès que ça se débâche. Montez-nous aussi des affaires chaudes, on se les gèle…

11.00 Fin. L’hélico n’a pas pu venir, les CRS n’ont rien trouvé sinon la conviction que le gars en difficulté est redescendu, seul et sans prévenir.

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Techniques d’escalade & d’alpinisme : la descente en rappel

 

Petit mémo rédigé dans le cadre d’un stage initiateur terrain d’aventure (FFCAM), septembre 1998, et toujours d’actualité.

Le rappel est un excellent moyen pour descendre les passages trop difficiles pour être désescaladés. Manœuvre intervenant souvent en fin de course ou lors de réchappe, où la fatigue et la tension nerveuse sont maximales, le rappel mérite toute votre attention pour être effectué sans problème. Nous verrons donc les principales précautions à prendre lors d’une descente en rappel, puis quelques situations problématiques avec des solutions à connaître.

Avertissement :  l’auteur ne saurait être responsable des erreurs et omissions.
L’ensemble des techniques présentées ici s’adressent à des grimpeurs & alpinistes expérimentés connaissant un peu plus que les bases du rappel et sachant en toute occasion faire preuve de discernement quant à la méthode utilisée.
Les techniques décrites ici devront être testées en école d’escalade avant toute utilisation en situation réelle.

Où descendre ?

Si on descend suivant l’itinéraire de montée, il suffit de bien repérer la descente et les éventuels rappels. Si on descend ailleurs que suivant l’itinéraire de montée, prendre garde aux nombreuses sangles abandonnées qui ne correspondent pas forcément à la ligne de rappel idéale mais souvent à des erreurs d’itinéraire.

Dans le cas de rappels équipés à demeure de façon moderne (spits, chaînes), faire attention à la longueur de corde nécessaire.

Eviter de tirer des rappels dans des zones de rocher brisés, le rappel de la corde étant alors synonyme de chutes de pierre et de risque maximal de corde coincé.

Le relais

Le relais dans lequel on pose son rappel doit résister à une traction vers le bas (et non vers le bas et le haut comme dans un relais normal). On peut se satisfaire d’un bon béquet, d’un arbre solide, d’une bonne lunule ou d’un champignon de glace sûr, mais dans le cas de coinçeurs, pitons et spits, il est indispensable d’en coupler au moins deux (cordelette >= 7 mm). Il doit être inarrachable.

Dans le cas de rappels équipés, contrôler l’état du matériel en place et ne pas hésiter à remplacer une vielle sangle par une neuve (pourquoi ne pas faire un peu de ménage en passant ?). Ca ne coûte pas cher et ça peut rapporter gros. Ne faites jamais confiance au matériel en place a priori.

Etant décordé, le grimpeur doit être vaché au relais pendant toutes les manipulations liées au rappel.

La préparation de la corde

Penser à faciliter le coulissage de la corde lors du rappel en laissant un maillon rapide sur une sangle, ou bien en ne posant pas la corde directement sur un tronc (mettre une cordelette >= 7 mm).

Cas de 2 brins raboutés : préférer un nœud en huit effectué à au moins 30 cm du bout de la corde (tirer chacun des 4 brins sortant du nœud pour bien le serrer) ; le disposer de façon à ce qu’il soit à l’extérieur lors du rappel de la corde.

Il est indispensable de faire un gros nœud au bout de chaque brin pour signaler la fin de la corde

Lover la corde en oreilles de cocker divise par 2 le nombre de boucles par rapport à un lovage classique et diminue donc le risque de nœuds intempestifs lors du lancer.

Le lancer de la corde

Lancer l’écheveau de corde dans un plan horizontal, le nœud dessous (et qui dépasse de l’écheveau, pour limiter les noeuds) et le brin qui se déroule au-dessus.

On peut lancer brin par brin (tenir la corde dans le relais pour qu’elle ne glisse pas), ou les deux brins ensemble ; on peut lancer d’abord la moitié supérieure de la corde, puis la partie inférieure.

Dans le cas de parois très raides et très lisses, on peut envisager de simplement faire glisser la corde sur la paroi.

En cas de grand vent, de terrain très pourri ou arboré, on peut éviter de lancer la corde : le premier peut se faire mouliner (attention, la corde frotte contre le rocher ; il peut y avoir des difficultés de communication entre celui qui descend et celui qui le descend) ou bien descendre en rappel en déroulant la corde au fur et à mesure de la descente (corde dans le sac en ‘vrac organisé’, ou en écheveau entre soi et le descendeur).

La gestion de la cordée

Le plus expérimenté descend le premier, d’autant plus que l’arrivée n’est pas évidente, qu’il faut trouver, voire équiper le relais. Il positionne la corde (éviter les arêtes pouvant abîmer la corde, les zones pourries d’où pourraient tomber des pierres décrochées par les suivants et la corde lors du rappel, etc. Une fois installé au relais, après avoir signalé que le rappel est libre à ses coéquipiers, il peut anticiper le rappel suivant en passant le bon brin dans le relais (repérer le brin à tirer avant) ; il peut en plus attacher la corde au relais pour si jamais le relais du haut cède (ce qui ne doit jamais arriver puisque vous l’avez vérifié) et pour ne pas que la corde lui échappe (si les 2 relais ne sont pas à l’aplomb).

Le dernier doit séparer les brins et repérer celui à tirer en fonction de la position de la corde par rapport au rocher : il peut par exemple placer un mousqueton entre lui et le brin à tirer (ne pas enlever ce mousqueton tant que les deux brins ne sont pas entièrement séparés). Pendant la descente, il doit veiller à ce que la corde soit bien positionnée sur le rocher de façon à éviter tout coincement lors du rappel (attention aux fissures verticales…). Avant que le dernier ne descende, on peut procéder à un essai de coulissage de la corde.

Dans le cas de rappel avec des débutants, le premier peut disposer leur descendeur sur la corde avant de descendre pour qu’ils n’aient qu’à le mousquetonner pour descendre, sans erreur possible.

Les descendeurs

On utilisait autrefois un descendeur en huit mais depuis quelques années le tube type Réverso s’est imposé. Si on n’en a pas, on peut faire un demi cabestan sur un mousqueton en forme de poire. Ce nœud freine plus mais use et vrille plus les cordes. Pour éviter d’arriver en bas du rappel avec un tas de torons, penser à les faire passer au fur et à mesure dans le frein (accompagner la corde sans la lâcher du plus bas possible jusqu’au frein). Lorsque l’on descend sur un seul brin, on peut ajouter 1 ou 2 mousquetons pour procurer un freinage suffisant.

On peut aussi descendre avec une plaquette d’assurage du type Salewa (à ressort), Wild Country (sans ressort) ou d’assurage du second (pl. Newalp… ; bien calibrer le freinage souhaité avec des gros mousquetons). Outre l’avantage de ne pas vriller les cordes, ces plaquettes permettent de séparer les brins du rappel (il faut juste repérer le brin à rappeler). Par contre, on ne peut pas avoir de freinage important dans le cas où l’on descendrait sur un seul brin.

Pour descendre sur une corde raide ou gelée, on utilisera avec profit une plaquette type Newalp ou le descendeur en huit mis en rapide car ces systèmes font un freinage moins important et suffisant dans notre cas.

La descente

Descendre calmement et régulièrement en évitant les secousses, pour solliciter le relais au minimum.

Autant que possible, ne pas descendre exactement dans la ligne de plus grande pente (traverser un peu) pour éviter que des pierres décrochées pendant la descente n’atteignent le relais.

Cas particulier de rappel imposé en paroi déversante : avant de cesser de toucher le rocher, infléchir un mouvement de balancier pour pouvoir attraper le relais le moment venu.

Avec les cordes modernes fines et fluides, on peut augmenter le freinage dans un huit en y croisant les cordes. Dans le cas contraire de cordes très raides ou gelées, on peut envisager de passer le huit en rapide.

L’autoassurage

Impératif pour le premier qui ne sait pas trop où il descend. On peut placer l’autobloquant sous le descendeur (avantage : les deux mains contrôlent la descente ; inconvénients : remontée sur corde, passage de nœud, … moins pratiques à mettre en place … mais c’est des techniques que l’on utilise pas vraiment au quotidien) ou au-dessus. Dans les deux cas, il ne doit pas y avoir d’interaction possible entre l’autobloquant et le descendeur (p. ex. : l’autobloquant vient buter contre le descendeur et n’assure plus son rôle), ni entre l’autobloquant et les cheveux de Madame (toujours avoir un Opinel dans la poche).

Assurage de la descente du second par le premier : une simple tension sur la corde n’est pas suffisante pour enrayer efficacement une chute. On préférera que le premier garde la corde dans son descendeur et règle la tension de la corde à travers ce dernier. En cas de perte de contrôle de sa descente par le second, la mise en tension est plus efficace. Cette manœuvre nécessite une parfaite disponibilité du premier ; elle permet d’éviter que le second ne se coince avec son propre autobloquant (erreur de manipulation, chute de pierres, débutant).

Le rappel de la corde

Si l’on fait plusieurs rappels, le brin que l’on rappelle passe directement dans le relais.

Ne pas tirer la corde trop vite ; au contraire, laisser la corde venir par gravité dès que possible. Il importe que le bout de la corde passe le plus lentement possible dans le relais supérieur pour éviter les nouilles source de nœuds et le ‘coup de fouet’ qui emmènerai la corde loin de son axe de chute (risque d’accrocher des béquets, arbustes, …).

Le rappel coincé

Malgré toutes les précautions prises, il faut savoir décoincer un rappel coincé.

On peut essayer de faire des ondulations amples et rapides sur la corde pour l’extraire d’une éventuelle gorge. On peut tirer dans plusieurs directions, de toutes ses forces, à deux, avec un mouflage, etc. Attention, si la corde est coincée derrière un gros bloc, on risque de le faire tomber.

Si cela échoue et si personne n’arrive d’en haut par la même ligne de rappels, il faut essayer de remonter.

Si on a encore les deux brins de la corde, on peut effectuer une remontée sur corde fixe (on peut se tracter sur les deux brins en s’autoassurant avec un autobloquant, ou effectuer une remontée sur corde avec deux autobloquants).

Si on n’a plus qu’un seul brin dans les mains, on s’y encorde au bout et on remonte en se faisant assurer et en posant des points d’assurance (éventuellement, escalade artificielle). Il y a au moins assez de corde pour remonter jusqu’au deuxième brin. On peut alors continuer comme si on avait deux brins, la corde passant dans le relais du haut.

Si on a plus qu’un brin et que toute remontée est impossible et que personne n’est dans le coin et qu’il va bientôt faire nuit, sortir son Opinel et couper la corde au maximum, pour faire des plus petits rappels jusqu’en bas.

La descente en rappel avec plusieurs cordes

C’est le cas lorsqu’on est deux cordées amies.

Le premier descend sur la corde 1, un second descend avec la corde 2 ; ils installent le 2° rappel et peuvent commencer à descendre pendant que les derniers descendent sur la corde 1, la ravalent et la font descendre pour installer le 3° rappel, etc.

Faire particulièrement attention aux chutes de pierres qui se dérouleraient sur une hauteur importante.

La descente en rappel en groupe

Une fois le rappel posé, on peut faire une queue de vache avec le rappel et la mousquetonner au relais. Deux personnes peuvent alors descendre indépendamment sur chaque brin de rappel. Le dernier enlève la queue de vache et descend de façon classique sur les deux brins.

Attention, le relais doit être béton ; bien gérer l’encombrement des relais.

Le rappel avec une corde trop courte / abîmée

Exemple : rappel de 53 m avec une corde de rappel de 100 m (et non 2 brins de 50 m raboutés).

On descend sur un brin d’une longueur suffisante (p. ex. 55 m : au relais, on fait une queue de vache du côté où l’on ne descend pas que l’on mousquetonne sur la corde où l’on descend). Quand on a descendu 45 m sur le brin de 55 m, on rencontre l’autre bout de la corde (celui qu’on devra rappeler). Il faut alors rabouter une dizaine de mètres de sangles, dégaines, … pour avoir de quoi rappeler la corde une fois au relais. Penser à ne pas perdre le brin court pour pouvoir rabouter puis rappeler le rappel.

On peut utiliser cette méthode pour descendre sur un seul bon brin quand l’autre est abîmé (chute de pierres). On rappelle alors en tirant le brin abîmé (pas de raboutage nécessaire de sangles puisque les deux brins sont égaux). Attention, ce type de méthode nécessite d’avoir été expérimenté en école avant d’en avoir besoin.

La descente sur une corde tendue

On peut être amené à descendre sur une corde tendue pour décoincer quelqu’un dont l’autobloquant est bloqué par exemple.

On peut utiliser un Machard tressé, autobloquant qui a la particularité de se débloquer par simple pression de la main sur sa partie supérieure. Effectué avec de la corde de diamètre important (>= 8 mm), il nécessite des réglages pour bien bloquer, ou une autoassurance indépendante. Attention, c’est une manipulation délicate. On pourra préférer descendre avec deux autobloquants que l’on manœuvre alternativement, comme lors d’une remontée sur corde, mais ici à la descente.

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La montagne Nico

Grande randonnée : un tour dans le Queyras…

Circuit réalisé en 1998 avec un groupe de 16 ados dans le cadre du camp itinérant rattaché au Champoléon, (défunte) colonie de vacances organisée par l’AEP Voiron

Notre escapade se déroule dans le Queyras, avec une timide excursion en Haute Ubaye et en zigzaguant quelque peu sur la frontière franco-italienne. Elle culmine à 3340 m au Rubren dans un cadre magnifique et pour le moins sauvage. Cet itinéraire a été élaboré par Bruno Gaudin et Nicolas Gamby, initiateurs de randonée, qui y ont conduit un groupe de 15 adolescents au mois de juillet 1998 secondés par Catherine Mollard et Olivier Hugon. Tous sont revenus enchantés par ce massif où sont préservés des coins sauvages à deux pas des endroits les plus fréquentés.

 Les altitudes sont celles indiquées sur les cartes de l’IGN qui sont nécessaires pour préparer ce périple :   au 1/25.000 les cartes IGN Top 25 nos 3537 ET et 3637 OT, et au 1/50.000 la carte Didier-Richard du Queyras. Les horaires sont indicatifs et ne comprennent pas les pauses en tous genres (pause pipi, pause midi, pause marmotte, pause « j’ai mal aux pieds », etc.).

Nous avons en général dormi sous tente, le matériel de couchage étant transporté en voiture lorsque cela était possible, i.e. lorsque nous étions dans un village. Cela permet d’avoir un sac léger pour la moitié des journées, mais nous avons tout porté lorsque nous dormions isolés en montagne (premier et deuxième jour, sixième et septième jour). Une personne de l’encadrement ne faisait pas l’étape et s’occupait du transfert de la voiture et de l’intendance (pas si facile de tout faire rentrer dans une Ford Fiesta !). Dans le village de St Véran, nous avons logé dans un gîte pour pouvoir pleinement profiter du lieu.

Fichier PDF de cette randonnée et de autres randos dans le même esprit : 1998_queyras1996_queyras1997_ecrins

LE PLANNING GLOBAL

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

J1

Casse de l’Ase 2707m

J2

Cols…

J3

Col Fromage 2301m

J4

journée de repos

Lac de l’Ascension 2310m Château Queyras 1351m Ceillac 1640m Ceillac 1640m

Vendredi

Samedi

Dimanche

Lundi

J5

Col des Estronques 2650m

J6

Col de la Noire 2955m

J7

Col Blanchet 2897 m

J8

Col de l’Eychassier 2917m

St Véran gîte 2040m

Lac de Mongioia 3085m Col Agnel 2630 m Abriès 1550m

L’ITINERAIRE DETAILLE

Premier jour

Itinéraire : Chalet des Ayes (au-dessus de Villard St Pancrasse, 1762 m), chalets de l’Orceyrette, pas de la Casse de l’Ase (2707 m), col de l’Alpavin (2656 m), lac de l’Ascension (2310 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 900 m, – 400 m.

Un joli vallon, des lacs, tout y est pour passer une première nuit sympathique. L’hôtel a d’innombrables étoiles…

 

Deuxième jour

Itinéraire : Lac de l’Ascension (2310 m), crête de Mouriare (col, 2498 m), crête de la Moulière (col, 2505 m), col de Pansier (2517 m), col de Néal (2509 m), col du Lauzon (2578 m), la Chalp (1685 m), lac de Roue, Château-Queyras (1351 m).

Horaire : environ 6 h.

Dénivelée : + 550 m, – 1600 m.

La journée des cols. Pas de panique, ils s’enchaînent presque sans dénivelée, en traversant par le haut des vallons sauvages où, sinon les chamois, du moins les edelweiss devraient nous tenir compagnie.

 

Troisième jour

Itinéraire : Château-Queyras (1351 m), col Fromage (2301 m), Ceillac (1640 m).

Option : Crète et col de Bramousse (2580 m et 2251 m) depuis le col Fromage pour descendre sur Ceillac. (+/- 280 m).

Horaire : environ 5 h.

Dénivelée : + 950 m, -550 m.

Classique étape de la traversée des Alpes (GR 5).

 

Quatrième jour

Journée de repos à Ceillac. Découverte du village, lessive et sieste pourront être au programme selon l’envie de chacun…

Ceillac, son église, son village fort joli mais qui s’est étendu avec des lotissements pas très typiques.

Cinquième jour

Itinéraire : Ceillac (1640 m), col des Estronques (2651 m), pont du Moulin (1849 m), gîte  » Le chant de l’Alpe  » à St Véran (2040 m).

Horaire : environ 6 h.

Dénivelée : + 1200 m, – 800 m.

Plus haut village d’Europe disent-ils, St Véran est très touristique et c’est mérité. Logeant dans le village, nous aurons tout le loisir de le découvrir.

 

Sixième jour

Itinéraire : Chapelle de Clausis (2340 m), col de la Noire (2955 m), col de Longet (2641 m), pas de Salsa (3175 m), lac de Mongioia (3085 m).

Options : Pic de la Farnéiréta (3134 m) ou Tête des Toillies (3175 m) depuis le col de la Noire (+/- 180 m ou +/- 220 m) ; Mont de Salsa (3315 m) depuis le lac de Mongioia (+/- 140 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 1150 m, – 400 m.

Attention, plus on avance dans cette étape, plus cela devient sauvage. Nous dormirons sur la berge du plus haut lac d’Europe : 3085 m tout de même !

 

Septième jour

Itinéraire : Lac de Mongioia, Bric de Rubren (3340 m, aller-retour depuis le lac), pas de Salsa (3175 m), vallon du Loup, col de Longet (2641 m), col Blanchet (2897 m), col de St Véran (2844 m), col de Chamoussière (2844 m), col Agnel (2630 m).

Options : Cime du Loup (3135 m) dans le vallon du Loup (+/- 200 m) ; Rocca Bianca (3059 m) depuis le col Blanchet (+/- 250 m) ; Pic de Caramentran (3021 m) entre les cols de St Véran et de Chamoussière (+/- 200 m).

Horaire : environ 5 h.

Dénivelée : + 600 m, – 1050 m.

On parlait de vallon sauvage ? Nous voici dans celui du Loup ! Et le loup, il revient : aperçu en Haute Ubaye il y a deux ans, on a retrouvé sa trace dans le Queyras cette année. A vos jumelles !

 

Huitième jour

Itinéraire : Col Agnel (2630 m), col de l’Eychassier (2917 m), col du Clôt du Poulain (2844 m), lacs Lacroix, Ristolas (1604 m), Abriès (1550 m).

Options : Pain de Sucre (3208 m) depuis le col Agnel (+/- 400 à 600 m) ; Pic de Foréant (3081 m) depuis le col de l’Eychassier (+/- 170 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 300 m, – 1200 m.

Clôturant cet itinérant, le clôt du Poulain pourrait nous réserver une bonne surprise. En 1995 on y a vu des dizaines et des dizaines de chamois. A croire que tous ceux du Queyras s’y étaient donnés rendez-vous !

 

LE MATERIEL A EMPORTER

        Voici la liste que nous préconisons. C’est une liste maximum. Il est important de ne rien y rajouter : un sac léger, c’est tellement mieux !

Petit test facile à faire : vous mettez toutes vos affaires dans le sac à dos, vous rajoutez 3 kg de farine pour simuler le poids de la tente, de la nourriture et des réchauds. Une fois sur votre dos, réfléchissez bien s’il vous serait agréable de marcher 5 h ainsi. Si la réponse est négative, c’est que c’est trop lourd : enlevez ce qui est le moins utile (la méga serviette de toilette, le jeu de boules, etc.) et recommencez…

  • Une paire de tennis (légères),
  • une paire de chaussures de montagne,
  • des grosses chaussettes (trois paires),
  • des sous-vêtements (pas trop, possibilité de faire de la lessive),
  • deux pantalons : un chaud et un plus léger en rechange (pas de jeans s.v.p. !),
  • deux shorts,
  • deux sweats,
  • une fourrure polaire et un coupe-vent (ou bien anorak),
  • des lunettes de soleil, de la crème solaire et du stick à lèvre,
  • une casquette,
  • un bonnet et une petite paire de gants (en laine p. ex.),
  • un poncho,
  • un tout petit nécessaire de toilette,
  • une gourde (pas en « toc »),
  • un bol et une cuillère, incassable évidemment !
  • une petite lampe de poche,
  • un duvet chaud et un matelas mousse,
  • le tout dans un bon sac à dos (au moins 55 l).
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La montagne Nico

Sentiers très sauvages : le Purgatoire, porte du Paradis ?

il existe un monde d’espace, d’eau libre, de bêtes naïves où brille encore la jeunesse du monde et il dépend de nous, et de nous seuls, qu’il survive.

Samivel

Le Vercors ? C’est un de ces espaces sauvages où l’on a encore la liberté de s’égarer, de se mesurer à une nature intacte. C’est à deux pas d’un Grenoble pollué d’où, nulle doute, vous ne demandez qu’à fuir. Le Vercors vous attend, sortez donc des sentiers battus !

Le Purgatoire, porte du paradis ?

C’est le Vercors comme vous n’avez pas l’habitude de le voir, flirtant avec la crête Est avant de plonger sur le sentier balcon que vous emprunterez pour un temps, un chouette sangle et enfin une plongée dans le Purgatoire. C’est une balade qui m’a particulièrement plu, je tiens à vous la faire partager.

Itinéraire

Vous partez du foyer de ski de fond de Corrençon-en-Vercors, où vous empruntez le GR jusqu’à la cabane de Carette. De là, vous montez jusqu’au Pas Ernadant par un sentier qui se prend juste derrière la cabane. Ensuite, c’est facile ; vous empruntez la crête, vous filez au Sud dans un paysage de rêve : à gauche, les grandioses falaises surplombant le sentier balcon, avec l’Oisans et le reste au fond et à droite de douces pentes herbeuses qui disparaissent dans la forêt couvrant les hauts plateaux.

 Changement de décor : vous arrivez au Pas Morta, une brèche dans laquelle vous descendez ; vous rejoignez ensuite rapidement le Balcon Est, que vous empruntez en direction du Sud jusqu’à la prochaine bifurcation. Vous pouvez descendre vers Bourgmenu (St Andéol) ou continuer le sentier balcon, mais vous vous attaquerez au Pas de Serre-Brion. Belle traversée, joli sangle et courte cheminée permettent de remonter sur la crête Est du Vercors. C’est magnifique. On domine le purgatoire qui vous attend, silencieux.

Plus de chemin, vous tracerez votre route avec votre intuition, la carte et la boussole, pourquoi pas l’altimètre. Pour ma part, j’ai rejoint un canyon parallèle au canyon des Erges (où passe le GR) et qui arrive au niveau du puits de la prairie de Darbounouse. Il y a un chemin sur la carte, sur le terrain aussi mais il monte plus haut vers l’Est, c’est mieux. Une fois que vous avez réussi à traverser le Purgatoire, le mieux semble être de rejoindre l’autoroute (le GR) et de le suivre jusqu’à Corrençon, en repassant par la cabane de Carette.

C’est très sauvage le Purgatoire et on comprend vite pourquoi : pas de bons chemins  mais souvent des sentes qui ne mènent nulle part et viennent d’ailleurs, un relief très bouleversé qu’il faut prendre dans le bon sens du poil, et vraiment pas grand monde. C’est l’endroit rêvé pour se perdre, c’est pas trop dur. Une fois que l’on est dedans, toutes les bosses se ressemblent, c’est terrible ! Mais c’est génial aussi.

Côté cartes, il faut prendre la carte au 1/25.000 « Villard-de-Lans, Mont Aiguille » ; la carte Didier Richard au 1/50.000 ne suffit pas pour le Purgatoire, à mon avis. Cette randonnée se déroule en grande partie hors sentier et ne doit être entreprise que par grand beau temps, il est inutile que le brouillard ne vienne compliquer les choses. Il ne faut pas avoir le vertige, c’est mieux.

J’ai réalisé ce tour en deux jours, en dormant vers Carette et en laissant sur place le matériel de couchage pour avoir un tout petit sac. Cela permet d’avoir une heure de marche en moins pour le grand jour. Il y a 1200 mètres de dénivelée et pas mal de longueur, alors il faut partir tôt et ne pas hésiter à prendre une frontale, ça peut servir… Sinon, il n’y a pas d’eau sur ce parcours qui est absolument génial et mérite que vous lui rendiez visite !

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Hautes et sauvages montagnes – Meije Orientale, arête du « pousse-caillou » (antécime 3647 m)

 

Difficulté : D-
Dénivelée totale : 2000 m (550 m d’escalade).
Carte : IGN Top 25 n° 3436 OT, Meije Pelvoux.
Bibliographie : F. Labande, Guide du Haut-Dauphiné, massif des Ecrins (tome 1, course 422) ; J.-M. Cambon, Oisans moderne Oisans sauvage (les 250 escalades les moins pires…) ; livre du ref. de l’Aigle.

Accès routier : de Villard d’Arêne (sous le col du Lautaret côté La Grave, Hautes Alpes), prendre la route du Pied du Col et s’arrêter au Pont des Brebis (même parking que pour monter au refuge de l’Aigle, 1662 m).

Situation : l’arête du « pousse-caillou » est issue de la cote 3647 m sur l’arête NE de la Meije Orientale (3891m). Elle sépare en deux le glacier du Lautaret. On la voit bien depuis le col du Lautaret d’ou il n’est pas inutile de repérer l’approche sur le glacier.

Vrac : Il n’y a pas grande fréquentation aux dires de la gardienne du refuge de l’Aigle.
La voie n’est pas équipée du tout du tout, le rocher se prête bien aux coinceurs (sauf pour le premier ressaut) et ceux-ci suffisent vu la difficulté.
L’appelation « pousse-caillou » ne signifie pas que les cailloux poussent sur l’arête (le rocher y est plutôt bon) mais cherche à inciter l’alpiniste à pousser un gros caillou qui se voit de loin (si vous ne le voyez pas c’est que quelqu’un a réussi à le pousser !).
Ambiance du tonnerre au bivouac, toutes les 5′ des séracs du glacier supérieur du Lautaret se fracassent… A la fin on s’habitue.

Itinéraire proposé par Joël Serres, Merci à lui !

Itinéraire : du Pont des Brebis, remonter le long de la Romanche rive gauche jusqu’au torrent de l’Homme (point coté 1735 m) puis suivre la sente qui mène au glacier de l’Homme. Le traverser et prendre pied sur des vires qui permettent d’atteindre l’arête séparant les glaciers de l’Homme et du Lautaret. Monter dans ces vires herbeuses quelques dizaines de mètres puis tirer à gauche sur une large vire pour rejoindre le glacier du Lautaret (emplacement de bivouac). Par le glacier on rejoint la vaste base de l’arête du « pousse-caillou ».
C’est le premier ressaut qui nous a opposé le plus de difficultés et le rocher y est compact. En une première longueur de gauche à droite (plutôt à droite de la base de l’arête), nous avons rejoint un petit surplomb ruisselant. Une fois franchi (IV ?) on rejoint facilement le haut du premier ressaut (3 longueurs depuis le bas). Nous avons bivouaqué là, sur une large vire bordée par le glacier. 1h30.
On rejoint ensuite l’arête que l’on suit au mieux, en évitant les passages difficiles plutôt par le flanc droit de l’arête, jusqu’à la base d’un grand ressaut raide. L’éviter par la gauche, en redescendant quelques mètres pour gagner une série de dièdres ouverts, puis rejoindre l’arête en haut du ressaut (quelques pas de IV+). L’arête devient moins raide et plus décomposée, la suivre jusqu’à la base du dernier ressaut. On l’évite par la droite, en traversant un petit couloir puis en remontant l’échine qui suit. Quelques mètres neigeux mènent au point coté 3647 m. 4h.
En continuant l’arête (SW) on retrouve la voie normale de la Meije Orientale que l’on peut suivre jusqu’au sommet ou bien en direction du refuge de l’Aigle (3450 m). Il reste alors 1800 m à descendre pour gagner le Pont des Brebis par la vire Amieux.