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La montagne Nico

Séminaire d’automne escalade-rando dans le Queyras

Symbole du début de l’été indien, les mélèzes dorées furent cette année encore une invitation à un excellent séminaire d’automne grimpe & rando avec Vincent. Un petit nombre d’individus durement sélectionnés, également conviés, regretteront plus que jamais d’avoir prétexté piscine, construction ou réflexions sur le 5ème enfant s’ils lisent ces lignes et visionnent ces photos.

Les photos sont arrivées en faveur d’un WE pluvieux, soit dans le texte, soit dans la galerie

Acte 1 : le Rouchon à Saint Véran

Dodo parking à la Chapelle de Clausis le dimanche soir, avec une arrivée tardive le temps que Vincent se libère de ses obligations famillio-professionnelles. La petite tente jaune qui n’avait pas sorti son nez depuis quelques années avec moi est dépliée en deux temps trois mouvements le temps que l’eau des pâtes chauffe, un petit repas gla-gla à 22h et c’est parti pour la grasse matinée le temps que le soleil pointe le bout de son nez. Mauvaise surprise au réveil, 1 cm de glace sur le bassin, les casseroles sont prises par la banquise et le dégraissage n’est pas très efficace 😀

Le Rouchon nous attend et nous nous décidons pour « Prise Surprise« , une voie D+ de 7 longueurs dont nous doublons sans difficulté les 6 premières. Il n’en reste donc que 4 mais nous nous en contentons car la journée n’est pas finie. La descente du sommet est très sympa comme beaucoup de voies normales queyrassines PD : de la rando pour grimpeurs ou de l’escalade pour randonneurs avec des mousquetons équipés à demeure pour s’assurer quand il le faut. Le retour, rapide à travers les alpages grillés par le soleil, est des plus sympathiques et nous avons droit à une fin d’après midi douce et splendide sur les mélèzes en feu là haut et encore vert en bas.

Si vous voulez y aller, c’est très bien équipé, on a pas même rajouté un coinceur.

Acte 2, l’arête des gendarmes au Pelvas

Après quelques courses à la coopérative fromagère locale, nous sommes en train de préparer nos affaires sur le parking de La Monta quand, après avoir discuté quelques minutes avec Vincent, le voisin nous interpelle. Il nous invite à boire le thé. Dans un autre temps on aurait été pressé d’arriver à la bergerie avant la nuit, dans un autre monde on nous aurait refusé de l’eau (ça c’était 48h auparavant au refuge à l’hôtel écolo-bobo de Sarenne à l’Alpe d’Huez), mais nous acceptons volontiers et prenons quelques dizaines de minutes pour partager avec nos hôtes d’un instant. Merci !

La montée à la bergerie du Pelvas est vite avalée, nous finissons sous les encouragements du brame du cerf au smartphone-gps de Vincent sur lequel il dispose de la carte IGN ; parfait quand il ne pleut pas, sans les gants et tant qu’il y a des piles, en plus la nuit l’écran est éclairé. Il ne reste plus qu’à faire une bonne flambée après être allé chercher de l’eau 10 minutes au dessus…

Après une nuit trop chaude (sympa le poêle pour la soirée, mais dans les duvets -10°c on aurait dû ouvrir la fenêtre), le jour se lève sous un petit crachin et les nuages mettent un peu de temps à se dégager. Les savoyards auraient pu garder tout ça chez eux 😉 . Nous montons donc sans nous presser jusqu’au col du Pelvas où nous constatons avec satisfaction que le lichen est bien sec. Inutile de tirer à la courte paille qui commence, hier je m’y suis collé, ce matin c’est Vincent qui est bien entendu volontaire…

Succession de jolis passages et de zones faciles et fracturées, l’arête Est du Pelvas est vite avalée. C’est bien équipé en spits de 12 dans les passages difficiles sauf, bizarrement, dans le passage clé en 5a doté de 4 pitons dont un date, comme on dit, certainement de l’ouverture. Ce n’est jamais de belles envolées lyriques mais, somme toute, une sympathique voie montagne sur un sommet que je n’ai jamais foulé.

De retour au col du Pelvas après avoir croisé un troupeau de bouquetin, le chemin est encore long pour rejoindre le refuge Nino Soardi au pied du Bric Bouchet. Mais c’est finalement rapide et sympatique à travers les alpages grillés par le soleil,  et nous avons à nouveau droit à une fin d’après midi douce et splendide sur les mélèzes en feu à nos pieds et encore verts tout en bas.

Acte 3 : la voie Michelin-Masoero au Bric Bouchet

Vu du Pelvas, le Bric Bouchet a sacrément de la gueule, avec une voie normale F qui louvoie sur son versant Sud. La voie Michelin-Masoero est à droite de l’itinéraire rando, elle commence par un petit éperon, continue dans de très belles dalles avant de toucher la voie normale, et de finir quasiment au sommet par la facette Est. On retiendra 2 très belles longueurs plutôt soutenues, en V, assez bien équipées même si on a rajouté quelques coinceurs ; le reste est plus classique.

Au sommet, le vent frisquet préfigurant l’hiver ne nous laisse aucun répit et nous décidons de manger au refuge où… un gros groupe d’italien fait la fiesta ! C’est en fait l’équipe des bénévoles qui garde le refuge l’été et qui vient clôturer la saison en rangeant tout ce qui dépasse de ce bâtiment qui a des allures de mini Temple-Ecrins. Parmi eux, un guide s’enquiert de notre itinéraire retour et nous pronostique un retour à la nuit… Gagné, partis à 15h15, si le dénivelé est modeste, les gros sacs et les innombrables traversées en balcon nous propulsent à La Monta pour 20h non sans avoir croisé quelques yeux brillants dans la nuit, et même trois autochtones au col Lacroix !

Voiron, le 25 septembre 2012

4 réponses sur « Séminaire d’automne escalade-rando dans le Queyras »

Je ne suis pas venu car j’étais resté sur l’idée d’un WE largement ouvert aux nenettes ! Mag a eu peur…

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